top of page

Restauration de
la cathédrale
Notre-Dame de Paris
 

Notre_Dame_16042019_PJ.jpeg

Lettre à Monsieur Le Président de la République
préfigurant la création de l'Association
RESTAURONS NOTRE-DAME

©Photo Pascal Jacob - 16 avril 2019

Pascal JACOB

Président de Strater

Ingénierie et expertises des charpentes et des structures en bois

Vice-Président de l’Association Française des Eaux & Forêts 

pjacob@pascaljacob.com – www.pascaljacob.fr

 

                                                                                                        Monsieur Emmanuel MACRON

                                                                                                        Président de la République

                                                                                                       

                                                                                                       Palais de l’Elysée                                                                                                                                        55, Rue du Faubourg Saint-Honoré

                                                                                                        75008 PARIS

 

 

Paris, le 19 avril 2019

Reconstruction de la charpente de la Cathédrale Notre-Dame de Paris

 

 

Monsieur Le Président de la République,

 

Ne pas reconstruire à l'identique la charpente de Notre-Dame serait priver la nation de l'un de ses plus prestigieux symboles et sans doute d'une des plus belles références mondiales en termes de structures bois. Cela serait inacceptable. 

 

A l'heure où le monde lutte contre les effets désastreux des émissions de gaz à effet de serre, l'utilisation d'un autre matériau que le bois serait donner un bien mauvais signe à l'échelle planétaire au mouvement écologique dont notre pays est le leader depuis la COP 21 qui s’est déroulée sur notre sol et où le premier accord universel pour le climat a été approuvé à l’unanimité par les 196 délégations.

 

Sans vouloir opposer les matériaux les uns aux autres, le bois - pour les éléments porteurs de la future charpente - présente beaucoup plus d'avantages que le béton ou le métal malgré le choix en urgence en faveur de ces matériaux qui a été fait pour certaines reconstructions de cathédrales et d’autres ouvrages monumentaux. Je rappelle que si cette charpente avait été en béton ou métal, elle n’aurait jamais tenu neuf siècles et, compte tenu de la violence de cet incendie, Notre Dame ne serait plus aujourd'hui. En effet, le béton comme l'acier deviennent très rapidement instables face à une augmentation de température très élevée. La charpente se serait effondrée, détruisant intégralement la voûte, fragilisant la structure dans son ensemble et conduisant à l’effondrement certain de la cathédrale. Chacun a remarqué que les restes de la charpente bois consumée sont - eux - restés sur le dessus de la voute ce qui a été confirmé par les images aériennes de l'incendie et n'ont pas endommagés celle-ci sauf, à priori, à l'endroit où la flèche s'est effondrée. Par ailleurs, quel que soit le système constructif, le risque d’incendie ne peut être éliminé. 

 

La seule difficulté d'une reconstruction en bois pourrait résider non pas dans l'impossibilité de trouver des chênes en quantité ou qualité suffisante - il n'y a pas de débat sur ce sujet (1) - mais dans les capacités actuelles des scieries pour réduire rapidement l’humidité si l'on retient des bois massifs aux équarrissages identiques à ceux de l’ancienne charpente. Notons, compte tenu des difficultés de levage de l’époque, que cette charpente était constituée de bois de relativement petites sections.

​

D’ailleurs plusieurs années s’écouleront avant la réalisation des travaux, ce temps permettra aux bois sélectionnés de sortir progressivement de leur état humide et pourra limiter, ainsi, le recours au séchage artificiel. Il existe également des nouvelles solutions techniques permettant d’utiliser des matériaux tels que les bois massifs reconstitués notamment le bois lamellé-collé en chêne. Cette technologie permettrait de contourner la difficulté de séchage puisque ces matériaux reconstitués sont composés de lamelles beaucoup plus faciles à stabiliser.

 

Par ailleurs, la cathédrale Notre-Dame a été conçue et construite dans une logique qui associe la pierre et le bois. Cette conception initiale a tenu compte des particularités du bois notamment sa légèreté et son élasticité. En reconstruisant à l’identique cette charpente, ce mariage ne serait donc nullement remis en cause et donnerait toutes les garanties pour respecter le délai que vous avez fixé à cinq ans. Au contraire, le choix d’autres systèmes constructifs nécessiterait des études complexes et retarderait d’une façon significative la reconstruction.

 

Pour terminer, notre pays dispose de toutes les compétences techniques nécessaires à cette reconstruction. Tout d’abord, les ingénieurs, spécialisés en structures bois capables de modéliser et d’étudier un tel ouvrage, sont nombreux sur notre territoire. Ensuite, de très nombreuses d’entreprises françaises disposant des qualifications nécessaires sont en capacité de réaliser ce travail de reconstruction. Enfin, en choisissant cette option de reconstruire à l’identique la charpente de Notre Dame de Paris, quel formidable message d’espoir vous pourriez adresser aux jeunes qui souhaitent s’orienter vers les métiers artisanaux et artistiques utilisant un matériau noble, écologique et esthétique : le bois.

 

Je reste à votre entière disposition.

Je vous prie d’agréer Monsieur Le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.

 

 

 

​

​

​

​

​

​

 

 

Pascal JACOB

 

​

 

(1) Voir l’excellent article de Monsieur Jean-Marie Ballu, (www.afef.fr) Président de l’Association Française des Eaux et Forêts, reconnue d’utilité publique depuis 1937, validé par son Conseil d’Administration du 17 avril 2019.

Signature_PJ.png

Pascal JACOB – Strater – 102, Avenue des Champs Elysées 75008 PARIS

flag-gb.png

English

bottom of page